Je cherchais une idée pour mettre en scène le défi inktober tangles de cette année. Initialement, je voulais travailler avec les hexagones et l’univers de la ruche et j’avais donc commencé quelques croquis de coulures de miel. Je ne le savais pas encore, mais je tenais là une nouvelle technique que j’ai finalement nommée Graffizen. Encore jamais expérimentée dans le milieu du Zentangle®, cette technique, inspirée par l’univers du street art, du tag et du graffiti consiste à faire “couler” les tangles.
L’art et la coulure
La coulure est très à la mode aujourd’hui dans nos objets déco, il n’y a qu’à voir ces figurines que l’on trouve un peu partout :
Les couleurs très flashies de la peinture transforment ces statues plutôt banales en un objet très contemporain. D’ailleurs, en y regardant de plus près, la coulure a toujours été un motif récurrent dans l’art et la peinture.
Au XXe siècle, certains artistes en ont même fait leur marque de fabrique comme Jackson Pollock, père du dripping (à l’inverse des autres artistes travaillant sur chevalet, il posait ses toiles à même le sol puis il utilisait de la peinture industrielle qu’il faisait gicler, qu’il versait ou qu’il jetait).
Dans l’univers du street art, des tags et des graffitis, la coulure est autant le cauchemar du graffeur débutant que le Saint Graal des plus expérimentés. On pourrait penser que c’est un défaut, une imperfection ou même un accident, mais la maîtriser peut devenir un véritable atout.
C’est cette analogie qui me plaît dans le graffizen. La coulure, la tache ou l’éclaboussure qui pourrait être considérée comme une erreur devient un acte délibéré et faire couler un tangle permet de l’imaginer d’un autre point de vue. Les traits du motif se transforment pour fondre, les traces de coulures sont instinctives et l’on doit imaginer comment modifier le motif pour lui donner l’aspect désiré… Cela oblige vraiment à lâcher prise sur la perfection, car ce n’est pas du tout ce qu’on recherche quand on pratique la méthode.
À l’image du street art, le graffizen se veut également très coloré, ce qui fait de cette technique de l’Art Inspiré du Zentangle®.
Anatomie des coulures
Le secret dans cette technique pour que l’ensemble soit harmonieux et cohérent est d’alterner la forme et la taille des coulures. Tu les dessineras également toujours du haut vers le bas : grâce à la gravité, quelque chose qui coule le fait toujours en descendant du support sur lequel il se trouve !
Pour les taches, c’est un peu différent. Il faut imaginer que tu projettes de la peinture sur un mur. Les éclaboussures et les coulures iront donc dans toutes les directions. Pour dessiner une tache, utilise le même principe que précédemment, en alternant des coulures plus ou moins épaisses et visqueuses.
Dans ces taches, que tu peux voir comme des réticules, tu pourras dessiner des motifs texturés, des motifs grille ou contrastés, qui permettent de remplir des fonds ou même des fragments.
Ma petite astuce pour dessiner les éclaboussures des taches : trace tes cercles au niveau du creux entre les coulures épaisses, plutôt proches de ta tache. L’idée est d’en rajouter seulement 2 ou 3 pour ne pas trop surcharger l’ensemble.
La mise en couleur
Étape 1 : une fois que tes coulures sont dessinées, trace un trait de couleur sur un côté de chaque goutte (ici à gauche) en le faisant remonter légèrement sur le dessus. Change de couleur entre chaque coulure.
Étape 2 : avec ton pinceau, étale les couleurs comme tu le ferais pour tes zengems, en veillant à laisser une partie plus claire pour donner du relief. Tire la couleur sur le dessus des gouttes sans pour autant colorer tout le motif.
Étape 3 : si tes coulures ne sont pas trop fines, ajoute un peu de crayon blanc dans tes gouttes (ici sur le côté droit) pour apporter de la lumière et de la brillance.
Étape 4 : dessine les ombres au crayon gris en traçant un trait dans chaque creux de la coulure. Ombre le reste de ton tangle comme tu le ferais habituellement.
Pour les taches, c’est le même procédé : un trait de couleur sur le côté des gouttes et l’ombrage dans les creux extérieurs. Cette fois-ci, tire la couleur à l’intérieur de la tache.
Et si on passait à la pratique ?
Maintenant que tu est devenu incollable sur les coulures, leur forme, leur mise en couleur et leur ombrage, on va pouvoir passer à la pratique. Le graffizen est une technique abordable, qui est vraiment adaptable à tous les tangles ! En voici quelques-uns :
Tu le vois, on peut vraiment bien s’amuser, et quand on a envie de couleur, c’est juste parfait !
Je te propose maintenant une mise en pratique vidéo avec un de mes tangles, aux traits simples, qui te permettra de réaliser ton premier tangle graffizé ainsi que ta première tache.
Petite astuce : dessine ton motif au crayon avant de le graffizer, tu pourras ainsi suivre les traits de construction et ajouter les coulures sans peur de te tromper (il n’y a pas d’erreurs hein, mais c’est quand même rassurant).
Si tu as envie d’aller plus loin et que tu ressens le besoin d’être accompagné(e) dans la découverte de cette technique, je te propose de me suivre sur ma plateforme de cours en ligne pour réaliser une œuvre au format A4. Tu y découvriras les 31 tangles d’inktober 2022 modifiés grâce au graffizen. Ce cours est totalement gratuit. Tu auras accés à toutes les vidéos ainsi qu’au pdf récapitulatif que tu peux également télécharger en cliquant ci-dessous :